La route de la Croix de Mounis et la diligence
Par Anthony Alliès
1948 Le Péras
La route de la Croix de Mounis
La route actuelle n’existait pas autrefois. Pour aller de Saint Gervais sur Mare à Lacaune, il n’y avait qu’un chemin muletier.
A la fin du XVIIIe siècle, une route est tracée pour le passage des véhicules tirés par des chevaux, mais ne sera réellement opérationnelle de bout en bout que vers 1840, lorsqu’a été construit le pont de la Mouline.
Initialement, elle passait derrière les maisons de la Croix de Mounis, descendait sur le versant méridional de la montagne pour aboutir au lieu dit « Bel Air » (actuellement le Bessou), d’où elle dévalait directement sur le Péras. Cet ancien tracé correspond en partie, aujourd’hui, à un sentier encore utilisable.
Au cours du XIXe siècle, le profil de cet itinéraire subira toute une série de modifications et deviendra le chemin vicinal de grande communication n° 13, ou « Gc13 », jusqu’à la mise en service de la route nationale 622.
A sa création, En 1933, la route nationale 622 (RN622) est définie comme la route de Saint Gaudens à Bédarieux, par Castres et Lacaune.
Dans l’Hérault, elle est donc issue du chemin vicinal de grande communication n° 13, entre la limite du Tarn (pont de la Mouline) et Saint Gervais sur Mare. Entre Saint Gervais et Hérépian, la voie directe empruntant le Gc13 par le col des Très Vents (Treize Vents) a été considéré trop pentue et c’est l’itinéraire par la vallée de la Mare, emprunté par le Gc23 et son embranchement, qui a été préféré.
Il n’y a pas d’archive concernant le goudronnage de cet itinéraire, mais l’on peut imaginer que la route, devenue « Nationale », a été asphalté a cette époque.
Après la 2e guerre, le Pont de la Mouline, fortement endommagé, sera en partie reconstruit. En effet, quelques jours avant les combats du 23 août 1944, le pont avait été saboté par la Résistance, afin de retarder une colonne d’Allemands venant du Tarn, occasionnant un trou béant dans son tablier.
Au début des années 50, les pompes à essence du Péras seront installées au bord de la route, la circulation automobile commençant à augmenter.Au col de la Croix de Mounis, culminant à 809 mètres d’altitude, une grande croix fut érigée en 1953 et bénite par l’Abbé Duplan. Dans son socle, une bouteille contient la liste des donataires pour sa construction.
Dans les années 60, pour conforter le passage des nombreux camions et le trafic des voitures, de plus en plus important, l’itinéraire fut élargi et rebitumé.
En 1973, suite à la réforme de 1972, la « RN622 » sera déclassée en route départementale, devenant l’actuelle « RD922 » pour sa partie Héraultaise (RD622 pour sa partie Tarnaise).
Souhaité par Albert Gayraud, ancien agent de la DDE pendant plus de cinquante ans, un grand chantier de déviation est « enfin » réalisé à la Baraquette en 2007, afin de contourner les maisons et éviter les dangers liés à cette traversée, pour le plus grand bonheur et la sécurité des habitants du hameau.En 2012, la Direction Départementale de l’Equipement (Aujourd’hui DDT)procède à un nouvel élargissement de laroute entre la Croix de Mounis et la plaine de Fagairolles, tandis qu’au Péras,des aménagements urbains (peinture au sol) sont effectués pour ralentir les motards et automobilistes.
«Les hommes de la route» - Août 1963
En hiver, lors de chutes de neige conséquentes et des épisodes de verglas, il n’est pas rare d’observer de gros camions et autres véhicules qui, surpris et mal équipés, restent bloqués dans la montée du col malgré les opérations de déneigement par les services du département. Fort heureusement, ces naufragés de la route sont secourus par les âmes charitables de la commune, la solidarité étant encore forte au Pays !
Actuellement, à la belle saison, ce sont plus de 2000 véhicules/jour qui empruntent ce tracé, axe majeur de notre commune et véritable lien entre les 3 départements que sont l’Hérault, l’Aveyron et le Tarn.